Vous avez déjà entendu parler de kinkshaming sur les réseaux sociaux mais vous ne savez pas ce que ce terme signifie ? Cet anglicisme désigne l’action de juger et critiquer les fantasmes d’autres personnes. Oui, c’est moche… Découvrez plus en détail ce qu’est le kinkshaming et pourquoi il peut-être être nocif pour l’épanouissement sexuel !
Qu’est-ce que le kinkshaming ?
Le kinkshaming, aussi écrit kink shaming, est un anglicisme qui pourrait être traduit en français par la critique des fantasmes d’autrui. Ainsi, une personne qui fait du kinshaming critique ou juge les pratiques sexuelles et les kinks d’une autre personne. Ce terme a d’abord été utilisé sur les blogs et forums dans les années 2008 pour se répandre aujourd’hui dans le langage courant lié à la sexualité.
Le kinkshaming est souvent employé pour parler de fantasmes qui sortent de la norme, notamment les pratiques BDSM et les fétichismes. Vous l’aurez compris, la critique sexuelle s’inscrit dans une conception restrictive de ce qu’est la sexualité.
Pourquoi le kinkshaming est à éviter ?
Le kinkshaming véhicule des idées reçues en matière de sexualité
Vous n’êtes pas sans savoir que la sexualité a traversé les siècles comme un sujet tabou et bien souvent honteux. Encore aujourd’hui, on retrouve cet héritage bien présent à travers des discours culpabilisants et des idées reçues. D’ailleurs, si vous prêtez attention, l’intime reste lisse, esthétique et suit toujours le même cheminement dans les films et les séries que l’on regarde à la TV. Par conséquent, lorsqu’une pratique sexuelle sort de ces schémas classiques, celle-ci peut être pointée du doigt voire tournée en dérision. Ainsi, le kinkshaming suppose que ces pratiques ne sont pas normales, c’est donc sans scrupule que l’on peut s’en moquer gentiment.
Or, loin des standards limitants, la sexualité est en réalité riche et multiple. On peut même aller plus loin et dire qu’il n’existe pas de norme dans la sexualité. Chaque manière de vivre son plaisir est légitime tant que c’est réalisé entre adultes consentants et dans le respect de chaque personne. Le kinkshaming n’a donc pas sa place dans ce contexte.
Le kinkshaming peut blesser
Si le kinkshaming véhicule des idées reçues négatives sur la sexualité, il peut être aussi dévastateur pour l’épanouissement sexuel. Lorsqu’une personne est victime de kinkshaming, elle peut intérioriser les jugements négatifs et porter un regard honteux sur ses propres envies. Cela peut alors détruire l’estime de soi et créer de véritables complexes empêchant de lâcher prise. Vous le savez certainement, un fantasme refoulé peut empêcher partiellement ou totalement de prendre du plaisir. D’autant qu’à force d’entendre des remarques négatives sur ses désirs, on peut en venir à éprouver des difficultés à faire confiance aux autres. Comment parvenir à se confier lorsque l’on a honte ? Ce sentiment pesant génère un repli sur soi et dans le pire des cas une anxiété sexuelle pouvant aller jusqu’à la dépression parce que l’on rentre en conflit interne, ce qui fait souffrir.
Par conséquent, une critique, qu’elle soit à propos de la sexualité ou non, laisse ses marques sur la personne qui en est la cible. Personne ne devrait avoir honte de ses pratiques sexuelles et personne ne devrait s’accorder le droit de juger les autres pour leurs fantasmes.
Comment éviter de faire du kinkshaming ?
Développer ses connaissances en matière de sexualité
La meilleure façon d’avoir un discours plus positif et ouvert en matière de sexualité c’est de s’éduquer sur ces sujets. En effet, lorsque l’on ne comprend pas quelque chose, le premier réflexe c’est d’émettre un jugement ou une réserve sans forcément penser à mal. Toutefois, il vaudrait mieux plutôt faire preuve de curiosité. Vous pouvez lire des articles de blog comme celui-ci, suivre des comptes sexo sur les réseaux sociaux ou encore lire des livres plus détaillés pour développer votre culture. Vous verrez qu’avec un peu de savoir supplémentaire, vos a priori disparaitront très vite et vous serez bien plus informé.e sur la sexualité et toute sa diversité.
Exposer ses réticences sans juger
Cela peut nous arriver de faire du kinkshaming sans que l’on s’en aperçoive, notamment lorsque notre partenaire nous expose une envie sexuelle à laquelle on ne s’attendait pas. Vous en avez certainement déjà fait l’expérience ! Le premier réflexe du mental, c’est d’émettre un jugement négatif, puisque lorsque l’on ne comprend pas quelque chose on se met sur la défensive. C’est humain après tout. Toutefois, on peut travailler sur soi pour adopter une attitude plus ouverte et bienveillante.
Si votre partenaire d’un soir vous fait part de fantasmes qui vous surprennent ou vous mettent mal à l’aise (ça peut arriver et c’est ok), prenez le temps de faire remarquer votre réticence sans pour autant être dans le jugement. Vous pouvez simplement lui expliquer que vous ne partagez pas ses envies. D’ailleurs, votre partenaire a peut-être pris son courage à deux mains pour vous partager son kink, ce serait dommage d’être dans le jugement… Appréhendez le moment simplement dans le respect et la bienveillance.
Voilà, vous êtes à présent incollable sur le sujet du kinkshaming. Désormais, vous n’aurez plus de doute lorsque vous le verrez passer sur les réseaux sociaux ! Puisqu’il renvoi a une action négative, le kinkshaming est à délaisser. En effet, nulle pratique sexuelle n’est problématique tant qu’elle est effectuée entre adultes consentants. Alors, vous n’avez aucune honte à avoir concernant vos fantasmes !
