Découvrons la circlusion. La sexualité est un domaine vaste et complexe, où les rôles traditionnels ont longtemps dicté les comportements et les attentes. Parmi ces rôles, la pénétration a souvent été associée à l’actif, tandis que la personne pénétrée était vue comme passive.
Cette vision bien ancrée dans l’imaginaire collectif a laissé peu de place à l’exploration d’autres facettes de la sexualité. Cependant, il existe un terme qui a récemment émergé pour repenser ces rôles et apporter une nouvelle perspective : la circlusion.
Comprendre la circlusion
C’est un terme relativement nouveau dans le domaine de la sexualité. Il a été inventé en 2016 par l’écrivaine Bini Adamczak et a été popularisé en France en 2019 par l’auteur Martin Page. Ce terme fait référence à l’action d’enfiler, d’enserrer ou d’engloutir un pénis (ou d’autres objets, tels que des doigts ou des sextoys) dans le vagin ou le rectum. Contrairement à la pénétration, qui est souvent associée à l’idée d’une action, la circlusion met l’accent sur une autre dimension de l’acte sexuel. Elle offre une perspective différente sur la sexualité, où le rôle actif ne se limite pas à la personne qui pénètre.
La circlusion ne se limite pas à une simple description physique, elle a également une signification symbolique. Elle suggère que celui ou celle qui « circlut » détient une forme de pouvoir ou de contrôle dans la relation sexuelle. Elle met en avant l’idée que prendre son ou sa partenaire à l’intérieur de son propre corps équivaut à prendre le contrôle de la situation.
Circlusion vs. pénétration
La comparaison entre la circlusion et la pénétration permet de mieux comprendre les différences de perspective. La pénétration est souvent associée à un rôle actif, où une personne prend l’initiative d’entrer dans le corps de l’autre. Cependant, la circlusion redistribue les cartes. Avec ce terme, les personnes traditionnellement considérées comme passives reprennent un rôle actif dans la relation sexuelle. Elles dirigent l’acte, décident du rythme, de l’intensité et du plaisir.
La circlusion ne cherche pas à exclure la pénétration, mais à la rééquilibrer. Elle nous rappelle que la personne qui pénètre ne domine pas nécessairement. Elle peut aussi trouver du plaisir dans le fait d’être dominée dans le cadre de la circlusion. Ainsi, la circlusion et la pénétration peuvent coexister et s’harmoniser, offrant une variété d’expériences sexuelles.
Repenser le langage de la sexualité
L’utilisation du terme « circlusion » s’inscrit dans un effort plus large pour repenser notre langage sexuel. Le langage que nous employons peut façonner notre perception du monde et renforcer les stéréotypes. Par exemple, l’utilisation de termes tels que « prendre » ou « dominer » dans le contexte sexuel peut renforcer des idées préconçues sur les rôles de genre et le pouvoir dans la sexualité.
La circlusion nous invite à changer notre manière de parler et de penser le sexe. Elle nous encourage à adopter une perspective plus équilibrée, où chacun·e des partenaires peut exercer un rôle actif et prendre du plaisir à sa manière.
La circlusion et les relations sexuelles
La circlusion n’est pas encore largement répandue dans le langage courant, mais elle commence à toucher le grand public, tout comme le terme « power bottom« . Un power bottom est une personne dont le rôle sexuel est traditionnellement considéré comme réceptif, mais qui dirige le rapport sexuel de manière « agressive ». Ce concept montre que les notions de rôle actif et passif dans la sexualité évoluent.
La circlusion et d’autres termes similaires sont importants pour l’évolution de la société et de la sexualité. Ils remettent en question les stéréotypes et encouragent une vision plus égalitaire des rapports sexuels. En fin de compte, le langage que nous utilisons a un impact sur nos attitudes et nos comportements, et c’est pourquoi il est essentiel de continuer à enrichir notre vocabulaire sexuel.
